lundi 19 novembre 2012

Elections au PS : une formalité 
Philippe Finiels reconduit à son poste de secrétaire fédéral
du PS. Il l'emporte face à la candidate Elodie Schwander,
présentée comme l'aile gauche du parti. Pour mémoire,
Philippe Finiels soutenait A. Montebourg lors des primaires.
Les secrétaires fédéraux du PS ont été élus, jeudi dernier sans que cela ne soulève aucun intérêt dans les médias. Et pour cause, il ne s'agit en fait que d'une formalité. Certes il y a bien un vote des militants mais qui ne fait qu'enterrer le choix du PS. Pour preuve le nombre de candidats limité à deux de chaque côté du Rhône. Ainsi en Ardèche, Philippe Finiels (qui avait soutenu Arnaud Montebourg lors des primaires) a été reconduit à son poste avec 60% des voix contre 40% à la candidate dite de l'aile gauche du parti, Elodie Schwander (attachée parlementaire du sénateur Michel Teston). C'est vous dire si tout ceci est cohérent. Et Béatrice Frecenon retrouve son siège de secrétaire fédérale du PS de la Drôme avec plus de 70% des voix face au candidat Jean-Max Ducousso (secrétaire de la section de Romans). 
Des scores qui peuvent paraître importants mais qui sont à rapprocher du nombre de votants. 
Cacophonesque 
Le député UMP de l'Ain, Damien Abad,
appelait dès ce matin au calme (Facebook). 
Nicolas Daragon, élu UMP, candidat
aux municipales de Valence se voulait
dès hier soir rassembleur (Facebook). 
L'exercice de la démocratie est un exercice qui peut se révéler de haute voltige parfois. Hier soir au dépouillement des résultats de l'élection à l'UMP, pour désigner le nouveau président, ça relevait plutôt de arts circassiens. Chaque candidat revendiquant sa propre victoire. Et les pourfendeurs des deux camps ne se gênant pas pour déverser leur bile en direct. Si certains secrétaires départementaux ont des cheveux blancs à se faire ce matin (Paris, Nice...), il n'en est pas de même partout. En Rhône-Alpes les différentes fédérations locales ont rapidement fait connaître leurs résultats. Ainsi en Ardèche, sur 1043 inscrits, 345 se sont prononcés en faveur de François Fillon, 295 en faveur de Jean-François Copé. Dans la Drôme, l'ex premier ministre de Nicolas Sarkozy est aussi arrivé en tête. Dans le Rhône, l'Isère et l'Ain, à contrario, c'est le secrétaire général de l'UMP qui a remporté la majorité des voix. Dans les Savoie, la préférence a été donnée à François Fillon suivant ainsi les consignes des "barons" locaux notamment l'ancien président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, maire d'Annecy-le-Vieux. L'exercice se révèle donc difficile même si plusieurs voix se font entendre ce matin pour un rappel à l'ordre et un appel au calme. Les ex premiers ministres notamment comme Alain Juppé qui demande que les invectives cessent ou Jean-Pierre Raffarin qui souhaite dédramatiser.
Ce n'est pas la première fois, qu'au moment des élections les esprits s'échauffent, tous les partis connaissent cela. Le PS avec son congrès de Reims avait aussi suscité de nombreux commentaires dans les médias. Et Martine Aubry a toujours gardé le stigmate de voleuse de victoire à Ségolène Royal. Pour autant leur parti est encore debout aujourd'hui. Chez les Verts aussi, il y a eu des grincements de dents ou encore au Centre, rappelez vous au Modem au moment de sa formation ou encore au FN avec le combat de chefs Le Pen/Mégret. Il en va ainsi de la vie des partis. N'oublions pas que derrière les manettes se jouent surtout des destins d'hommes et de femmes, qui convaincus de leur destinée, ne veulent rien lâcher. A tort ou à raison. En relisant des citations de Churchill hier soir, celle-ci semblait le mieux interroger l'actualité : "C'est une belle chose d'être honnête mais il est également important d'avoir raison". Reste à savoir si les protagonistes de cette histoire sauront raison garder.