mardi 19 février 2013



L'école buissonnière en Drôme Ardèche

de Vincent Peillon

Bientôt le retour des cours le mercredi matin
dans les écoles primaires. 
Rien de tel, quand une réforme ne va pas de soit, que d'aller chercher un peu de réconfort auprès des copains. C'est ce qu'a fait Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale (à quand un ministère de l'Enseignement national ? L'éducation incombant aux parents non ?) en venant voir ses amis drômardéchois. Côté drômois, c'est le sénateur président du Conseil général, Didier Guillaume (un proche de François Hollande) qui l'a accueilli, en ce lundi 18 février, dans la commune de Livron-sur-Drôme, commune qui fait le pari de la semaine des quatre jours et demi d'école dès la rentrée 2013. Côté Ardèche, c'est son "ami"député Pascal Terrasse qui le recevait de l'autre côté du pont, à la Voulte-sur-Rhône, avec toute la brochette d'élus locaux socialistes. Evidemment, devant un parterre d'édiles convaincus de cette bonne réforme qu'il faut installer le plus vite possible avant les municipales 2014, sait-on jamais ? Même s'il s'est trouvé un élu de gauche, le sénateur maire de Privas, Yves Chastan, pour se demander si cette réforme était applicable dès la rentrée 2013, soulignant des délais un peu court. 
Du côté de l'opposition locale, le maire de Guilherand-Granges, secrétaire départemental de l'UMP, Mathieu Darnaud a fait savoir qu'il "regrettait le manque de concertation et de dialogue avec les enseignants, parents d’élèves et élus locaux sur ce sujet. Comme ce fut notamment le cas en janvier dernier lorsque le ministre a passé outre l’avis défavorable du Conseil supérieur de l’éducation (CSE)". Il a par ailleurs fait part "de son incompréhension sur le relatif laxisme de l’Etat concernant les taux d’encadrement des élèves, afin de permettre la mise en œuvre de la réforme au détriment des enfants". Enfin, il a dénoncé "une réforme à crédit prise par le gouvernement seul et payée par les collectivités locales seules. La réforme imposant de renforcer l’offre d’activités péri-scolaires (activités en lien avec l’école mais en dehors des cours et financées par les collectivités locales)". Une obligation qui en ces temps de crise inquiète les communes notamment après l'annonce de la baisse des dotations de l’Etat par le gouvernement (moins 1,5 milliard d’euros en 2014 et 1,5 milliard supplémentaire en 2015). 
Une mesure qui indigne par ailleurs les écoles libres, qui elles ne bénéficieront d'aucune aide locale. Enfin, alors que le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a rappelé l'urgence de faire des économies dans les dépenses publiques, Vincent Peillon, annonce qu'une enveloppe de 250 millions d'euros sera débloquée pour aider les communes à mettre en oeuvre cette réforme des rythmes scolaires. On se demande bien pourquoi on s'inquiète alors ?

mercredi 13 février 2013

Bernadette Laclais, députée de conviction

Les députés de l'Assemblée nationale se sont prononcés hier en faveur du mariage pour tous après 15 jours de débat plus ou moins houleux et de qualité. Pour la plus part des votes, les élus ont respecté les consignes de leur parti ainsi 329 on voté pour, 229 contre et 10 se sont abstenus (5 UMP, 5 PS). En Rhône-Alpes, les députés n'ont pas dérogé à la règle par leur vote, à part la députée socialiste, maire de Chambéry qui a voté contre cette loi, conformément à ce qu'elle avait dit depuis le début (lire par ailleurs dans le blog), en arguant qu'il s'agissait d'un vote de conviction. Bernadette Laclais ne fait donc pas partie de ces députés dits "godillots". Mais qui en aurait douté quand on connait cette femme de caractère.
Mardi 12 février, après 15 jours de débat à l'Assemblée
nationale, les députés se sont prononcés en faveur
du mariage pour tous. 
Les résultats par département
Ain : Damien Abad (UMP) contre ; Etienne Blanc (UMP) contre ; Xavier Breton (UMP) contre ; Charles de la Verpillière (UMP) contre ; Michel Voisin (UMP) contre.
Ardèche : Sabine Buis (PS) pour ; Olivier Dussopt (PS) pour ; Pascal Terrasse (PS) pour.
Drôme : Patrick Labaune (UMP) contre ; Hervé Mariton (UMP) contre ; Nathalie Nieson (PS) pour ; Franck Reynier (UDI) contre.
Isère : Jean-Pierre Barbier (UMP) contre ; Marie-Noëlle Battistel (PS) pour ; Erwann Binet (PS) pour ; Michèle Bonneton (EELV) pour ; François Brottes (PS) pour ; Michel Destot (PS) pour ; Joëlle Huillier (PS) pour ; Michel Issindou (PS) pour ; Alain Moyne-Bressand (UMP) contre ; Olivier Véran (PS) pour.
Rhône : Yves Blein (PS) pour ; Thierry Braillard (PRG) pour ; Philippe Cochet (UMP) contre ; Pascal Crozon (PS) pour ; Georges Fenech (UMP) contre ; Hélène Geoffroy (PS) pour ; Christophe Guilloteau (UMP) contre ; Philippe Meunier (UMP) contre ; Pierre-Jean Muet (PS) pour ; Dominique Nachury (UMP) contre ; Bernard Perrut (UMP) contre ; Michel Terrot (UMP) contre ; Jean-Louis Touraine (PS) pour ; Patrice Verchère (UMP) contre.
Savoie : Dominique Dord (UMP) contre ; Hervé Gaymard (UMP) contre ; Bernadette Laclais (PS) contre ; Béatrice Santais (PS) pour.
Haute-Savoie : Bernard Accoyer (UMP) contre ; Sophie Dion (UMP) contre ; Virginie Duby-Muller (UMP) contre.

lundi 11 février 2013

La députée maire PS de Chambéry pourrait
voter contre le mariage pour tous. 
Mariage pour tous, Bernadette Laclais pourrait voter contre
En Rhône-Alpes, si tout le monde connait le positionnement du député maire drômois UMP Hervé Mariton sur le mariage pour tous, tant il s'est fait le chantre du NO PASARAN, en revanche on sait moins que la députée maire socialiste de Chambéry, ex conseillère régionale, Bernadette Laclais en appelle à la liberté de conscience sur ce projet de loi. Dans une tribune adressée au Monde il y a quelques semaines, elle annonçait qu'elle ne voterait pas ce texte en l'état, soulignant sa réserve sur la question de l'adoption. Et de rappeler que ce qui prévaut avant tout ici c'est la promotion du bien être de l'enfant. "La référence unique à la famille père-mère-enfants se trouve dépassée par l'évolution de la société, c'est un fait. Pour autant, peut-elle être réduite à une revendication de droits ou d'égalité ?". Elle propose "de s'en tenir à une nouvelle avancée par rapport au Pacs, qui permettrait l'union  entre personne de même sexe, sans ouvrir de droits nouveaux en matière d'adoption et donc de parentalité ?". Et d'argumenter enfin que "chacun sur ce sujet se voit reconnaître la liberté de vote. La responsabilité du député est de voter la loi et soutenir sa majorité. C'est aussi sur de telles questions qui procèdent d'une dimension anthropologique, de faire valoir son intime conviction".
Une voix dissidente à gauche, qu'on ne lui connaissait pas quand elle était à la Région. Une position honnête qui répond à un questionnement personnel. Elle a eu quinze jours pour se forger une opinion.
Demain, elle devra donc faire valoir son intime conviction.
Pavillon de Shanghai : de la comm de luxe ?
Eric Piolle, le chevalier "vert" des comptes
de la Région Rhône-Alpes ? (photo EELV)
Voilà des mois, que le pavillon représentant la région Rhône-Alpes construit lors de l'exposition universelle qui s'est déroulée à Shanghai du 1er mai au 31 octobre 2010, suscite les débats au sein de l'assemblée régionale. Dans un premier temps, de manière informelle, avec des bruits de couloir faisant remonter des dépenses somptueuses en représentation et frais de voyage. Puis de manière insistante au point que certains élus s'en émeuvent et réclament des comptes. Souvent d'ailleurs dans la bouche d'Eric Piolle, le conseiller régional de l'Isère écologiste. Il rappelle que ce pavillon a coûté environ 8 millions d'euros dont 50% payés par le Conseil régional et l'autre moitié par Shanghai. Qu'il appartient aujourd'hui entièrement à la société (chinoise) gérant le parc d'exposition et que ses occupants, à savoir l'Institut Bocuse et le satellite régional Erai, qui fait la promotion des entreprises rhônalpines, paient une location pour occuper ces lieux. D'ailleurs les coûts de fonctionnement étant trop élevés, Erai a demandé à la Région de reprendre à sa charge ses frais (estimés autour d'un million d'euros). Un système, selon Eric Piolle, qui permet de "cacher de la dette". Du côté de l'opposition, le groupe UCD et apparentés est aussi monté au créneau lors de la dernière session plénière (fin janvier) en revenant sur son premier vote de décembre où il disait qu'il voterait la subvention de 1 million d'euros si la Région s'engageait par ailleurs à en faire l'économie sur un autre poste. L'économie n'ayant pas été apportée, les élus de droite ont donc voté contre cette subvention lors de cette session. Mais comme en matière d'intérêt général, la politique n'est rarement bonne conseillère, les mêmes écologistes qui décrient la manoeuvre de la majorité (dont ils font partie) a caché les problèmes de ses satellites à rembourser leurs dettes, ont voté pour la subvention. Comprenne qui pourra ?
D'autant qu'Eric Piolle dénonce d'autres systèmes du même genre notamment avec le financement des annuités de la dette du Smerg, le syndicat qui gère le futur espace de restitution de la grotte Chauvet en Ardèche. Là encore, la Région, qui participe déjà au financement  de ce syndicat à hauteur d'un tiers, servirait de financeur de substitution. "La Région n'emprunte pas aux mêmes taux que le Smerg, elle rembourse donc des emprunts contractés à 4,90% alors qu'elle pourrait faire des économies si elle avait emprunté en son nom. C'est un moyen de cacher de la dette". Eric Piolle met en garde Hervé Saulignac, le vice-président du Conseil régional et tout nouveau président du Conseil général de l'Ardèche, contre toute tentative de cacher ce montage financier. Et assure qu'il continuera à veiller sur ces sujets.