mercredi 27 juin 2012

Sept députés pour représenter 
Deux nouvelles députées PS font
leur entrée à l'AN, une dans la Drôme
une dans l'Ardèche. 
la Drôme et l'Ardèche 
Trois des quatre députés de droite
sauvent leur siège dans la Drôme,
là où celui de l'Ardèche n'y parvient pas.
La pression est retombée depuis le 17 juin. Après une campagne qui aura duré un peu plus d'un mois, au lendemain de l'élection présidentielle. Les urnes ont rendu leur verdict. Dans les sept députés sortants en Drôme Ardèche, deux ont perdu leur siège, Marie-Hélène Thoraval (UMP) dans le nord Drôme, Jean-Claude Flory (UMP) dans le sud Ardèche. Partout ailleurs les parlementaires ont retrouvé leur bureau qu'ils avaient dû laisser bien rangé avant de partir. Les deux socialistes Olivier Dussopt dans le nord et Pascal Terrasse dans le centre sont reconduits pour une deuxième et quatrième fois. Ainsi que les trois UMP de la Drôme, Patrick Labaune, Hervé Mariton et Franck Reynier. La maire de Bourg-de-Péage et conseillère régionale, Nathalie Nieson, PS, est celle qui aura réussi à faire basculer sa circonscription, le nord Drôme, historiquement à droite, dans le camp adverse. Cette jeune femme, à qui aucune élection résiste (mairie, conseil régional, députation), aura sans doute, davantage convaincu par sa sociabilité que sa concurrente, qui avait suppléé le député Biancheri décédé en cours de mandat. Plus froide d'aspect, elle s'était montrée aussi plus agressive lors des débats. Dans le sud Ardèche, c'est la vague rose qui a parlé au détriment d'un député sortant qui n'a pour autant pas démérité sur sa circonscription. Ainsi, l'Assemblée nationale voit entrer dans son hémicycle la première députée ardéchoise de son histoire avec l'élection de Sabine Buis, illustre inconnue en politique locale, apparue seulement depuis les régionales de 2010.
Partout ailleurs, les députés sortants ont retrouvé leur place, non sans avoir mené une campagne serrée sur le terrain. Patrick Labaune, l'ex maire de Valence n'était pas donné gagnant contre Alain Maurice, l'actuel maire socialiste de Valence. Mais un peu comme Hollande qui a été élu grâce à l'antisarkozysme, Patrick Labaune doit, d'avoir sauvé son siège, au manque de sympathie des Valentinois à l'endroit de leur maire. Pour autant, la mairie que Patrick Labaune semble vouloir reconquérir en 2014, au vue des résultats qu'il vient d'obtenir aux législatives, n'est pas encore acquise. Et c'est faire peu de cas du jeune quadra, Nicolas Daragon (UMP), qui siège dans l'opposition municipale depuis le premier jour de la défaite et à qui, Patrick Labaune avait laissé sa place...
Le trublion député maire de Crest, Hervé Mariton, a longtemps hésité à se présenter et Hervé Rasclard, le candidat PS aurait pu y arriver, car l'élection semblait bien engagée mais le report des voix du FN semble avoir donné l'avantage au sortant. Hervé Mariton remporte 24 111 voix au premier tour contre 32913 au 2nd tour, la candidate FN, Laure Pellier avait réuni en son nom 9548 voix... CQFD.
Dans le sud de la Drôme, Franck Reynier PRV a failli se faire renverser par la candidate DVG Catherine Coutard qui arrivait dès le premier tour en tête des résultats. Et le second tour s'annonçait plutôt compliqué puisque le FN avait appelé à voter clairement contre le député maire de Montélimar. Là encore ça s'est joué à peu de voix.
Dans l'Ardèche, le plus beau combat se trouvait dans la 2e circonscription, le nord de l'Ardèche, où le jeune député sortant, Olivier Dussopt, PS, se trouvait face à un autre trentenaire, figure montante de l'UMP dans la région, Mathieu Darnaud, maire de Guilherand-Granges. Mais comme il avait bénéficié de circonstances favorables en 2007, face à un député UMP catastrophique pour son camp, Olivier Dussopt a vu, une fois encore, les fées de la politique se pencher sur son élection, avec la vague rose de 2012.
Enfin le centre Ardèche, aura reconduit le député sortant PS, Pascal Terrasse, malgré l'enquête Médiapart qui a fait état du peu de moralité du candidat quant à l'usage de ses indemnités parlementaires pour partir en vacances avec femme et enfants. Mais c'est surtout le fait de s'être retrouvé face, au second tour, à un élu FN qui a joué en sa faveur. L'UMP s'étant entêté à vouloir présenter une candidate, n'a investi que très tardivement le candidat sorti du chapeau Guérin de Longevialle.
L'Ardèche n'a plus aucun représentant de la droite à l'Assemblée nationale, la Drôme voit ses trois députés UMP reconduits mais pour rejoindre cette fois-ci les rangs de l'oposition. Prochain tour en 2017.

Résultats 2nd tour dans la Drôme
1re circonscription : Patrick Labaune 51,87% (21520) / Alain Maurice 48,13% (19957)
2e circonscription : Franck Reynier 50,80% (25187) / Catherine Coutard 49,20% (24397)
3e circonscription : Hervé Mariton 51% (32913) / Hervé Rasclard 49% (31618)
4e circonscription : Marie-Hélène Thoraval 43,30% (24192) / Nathalie Nieson 52,70% (26953)

Résultats 2nd tour dans l'Ardèche
1re circonscription : Pascal Terrasse 67,20% (27581) / Christian Grangis 32,80% (13463)
2e circonscription : Olivier Dussopt 53,35% (28990) / Mathieu Darnaud 46,65% (25347)
3e circonscription : Sabine Buis 51,23% (25536) / Jean-Claude Flory 48,77% (24309)


dimanche 17 juin 2012

A qui va profiter l'abstention ? 
Moins d'un électeur sur deux s'est
déplacé en Drôme Ardèche pour
ce second tour des législatives.
La campagne d'entre deux tours n'aura pas mobilisé davantage les foules à en croire le taux de participation à 17h dans la Drôme et dans l'Ardèche. La première affiche un 48,38% (contre 52,09% au 1er tour) et la seconde un 47,99% (contre 48,12%), plaçant cependant les deux départements au-dessus de la moyenne nationale qui était annoncée, elle, à 46,16%. Reste à savoir qui est allé voter pour ce second tour ?
Retrouvez tous les résultats de l'Ardèche en direct de la préfecture à partir de 20h sur le compte twitter @07marianne et dès demain sur le blog pour les résultats exhaustifs Drôme Ardèche.
Sébastien Michel ou l'inconstance en politique ?
Sébastien Michel quitte la Drôme pour le Rhône et devient
le nouveau directeur de cabinet du maire d'Ecully. 
Il se voyait maire de Privas... Le jeune Sébastien Michel, cadre de l'UMP, élu d'opposition dans la ville préfecture d'où il est originaire, semble pourtant, de plus en plus s'éloigner de ses prétentions municipales. A moins qu'il n'y revienne sur ses vieux jours. Il a fait ses premiers pas en politique en devenant attaché du groupe d'opposition au Département de l'Ardèche, quand Jacques Chabal, le conseiller général et maire du Cheylard le présidait encore. Il s'est présenté à la députation comme suppléant en 2007 de Rachel Cotta sur la 1re circonscription face à un Pascal Terrasse déjà sortant à l'époque. Puis il se trouve un poste en mairie de Montélimar auprès du député maire, Franck Reynier avant de devenir son attaché parlementaire suite au départ de Mathieu Darnaud quand celui-ci est élu à la Région Rhône Alpes. Il en profite d'ailleurs pour adhérer au parti du député pour lequel il travaille désormais, le Parti radical valoisien, le parti de Jean-Louis Borloo. Toujours présent aux conseils municipaux de Privas, il n'y vit plus cependant de manière permanente. Préférant la vallée du Rhône à la lointaine capitale ardéchoise... Aujourd'hui, alors que son député est en ballotage défavorable sur Montélimar, il quitte le navire en rejoignant le maire d'Ecully (Rhône), Jean-Marie Uhlrich, en tant que directeur de cabinet. L'histoire ne dit pas si, Sébastien Michel va quitter le Parti radical pour le parti de son nouveau patron : le Nouveau Centre ?

mercredi 13 juin 2012

Le FN Ardèche appelle à voter "tout sauf Terrasse 
et donc Dussopt"

Véronique Gathercole appelle à voter contre le PS. 
Dans un communiqué de presse (lire ci-dessous), la candidate FN dans la 2ème circonscription de l'Ardèche, Véronique Gathercole fait savoir qu'elle appelle à faire barrage au PS. 
"Au lendemain de ce premier tour des élections législatives qui fait de notre mouvement la 3e force politique du pays, je remercie tout d’abord chaleureusement les électeurs qui m’ont fait confiance.
Après l’élection présidentielle qui a fait naître un immense espoir de renouveau, je suis fière du résultat obtenu le 10 juin dans une élection rendue très difficile par un mode de scrutin anti-démocratique.
Les consignes de vote décidées par le Bureau Politique relatives au second tour des élections législatives sont très claires pour tous les cas de figure. Donc en ce qui concerne la 2eme circonscription de l’Ardèche, Marine nous dit « Dans les cas où le Front National n’est pas présent au second tour, nous laissons la liberté de vote à nos électeurs. »
Cependant, Marine le Pen précise également dans son discours que la morale des candidats doit être prise en considération.
Chez nous, dans la 2eme circonscription, Olivier Dussopt, député sortant, est un soutien actif du candidat de la 1ere circonscription Pascal Terrasse dont on connait aujourd’hui, par les médias, son détournement de fond moral.
Je dirai donc aux électeurs qui m’ont fait confiance d’appliquer le « tout sauf Dussopt», ainsi auront-ils un choix en moins à faire, et nous apporterons aussi notre soutien à Christian Grangis qui lui se retrouve au 2eme tour face à Pascal Terrasse". 

mardi 12 juin 2012

La prime aux votants
Sept nouveaux (ou pas) députés représenteront la Drôme
et l'Ardèche à l'Assemblée nationale dimanche prochain.
Dimanche 10 juin, c'était le premier tour des élections législatives. En Drôme et en Ardèche, plus d'un électeur sur deux s'est déplacé aux urnes. L'abstention frôlant les 37% rive droite du Rhône et les 40% rive gauche. Les deux départements ayant un esprit civique toujours plus aiguisé qu'au niveau national. Cependant les absents ayant toujours tort, c'est donc la prime aux votants qui a décidé quel candidat pourra se maintenir au second tour. En Drôme comme en Ardèche pas de triangulaire en vue, même si certains ont frôlé la barre fatidique des 12,5% d'inscrits comme le frontiste, Joël Cheval dans la 4e circonscription, la plus au nord du département. Il n'y aura donc que des duels pour le second tour, dimanche prochain, dans la grande tradition gauche droite hormis dans la première circonscription de l'Ardèche où le PS, Pascal Terrasse affrontera Christian Grangis, FN. Pas de surprises dans les résultats sinon dans les pourcentage de voix. Ainsi, la jeune maire de Bourg-de-Péage, Nathalie Nieson, socialiste arrive en tête avec 35,53% devant la députée sortante, Marie-Hélène Thoraval 30%  alors que cette circo est réputée pour être à droite. Dans la 1re circonscription ardéchoise, si l'effet Médiapart (lire plus loin dans le blog), n'a pas réussi a faire battre le député sortant Pascal Terrasse, il a au moins ébranlé les consciences en le plaçant à 45% des suffrages exprimés. Donc pas de passage au premier tour comme il le souhaitait en vue d'un maroquin dans le gouvernement Ayrault 2e mouture. Il affrontera un frontiste, conseiller régional, Christian Grangis, qui se place devant la droite classique et le Front de Gauche, François Jacquart, qui pensait pouvoir récupérer les bénéfices de cette histoire. Autre surprise plus au sud du département drômois, à Montélimar, le député sortant, Franck Reynier, du Parti radical valoisien, se voit coiffé au poteau pour quelques centièmes de voix, avec 32,38% contre Catherine Coutard (DVG) qui obtient 32,90% des suffrages exprimés. Le FN, Alain Csikek venant jouer les trouble fête avec 19,81%. Partout ailleurs, le député sortant garde l'avantage comme dans la 1re circonscription de la Drôme, où Patrick Labaune fait 37,77% devant son rival de gauche Alain Maurice 34,56%. L'ex maire de Valence semblant garder la préférence de ses administrés puisqu'il réalise 38,45% des voix face à l'actuel maire de Valence avec 33,91% soit près de 1000 voix d'écart. Dans la 3e circo drômoise, Hervé Mariton (UMP) arrive avec 36,51% devant le PS Hervé Rasclard 29,87% en ayant là encore un FN élevé 14,46% et une FDG, Corinne Morel Darleux qui fait un très bon score avec 9,50%. En Ardèche Jean-Claude Flory, dans la 3e circo garde une longueur d'avance avec 37,22% des voix devant Sabine Buis (PS) 33,26%. La jeune frontiste, Isabelle Ciet réalisant un score à deux chiffres de 11,72% et l'éternelle rivale de gauche, Véronique Louis frôlant les 10% (9,16%). Dans la 2e circonscription de l'Ardèche la plus au nord, les deux jeunes rivaux, Olivier Dussopt, député PS sortant, et Mathieu Darnaud (UMP) sont au coude à coude, 40,30% pour le premier, 33,88% pour le second. L'élection devrait se jouer dans un mouchoir de poche selon les reports de voix. Le FN se place à 13,50%, le FDG 4,22%. Le Modem, Claude Escande quant à lui ne récoltant que 1,69% des voix, parti en campagne in extremis contre son trésorier du Modem Robert Hérelier, suppléant de Mathieu Darnaud qui désirait mettre un terme aux divisions de la droite.
Rien n'est donc encore joué pour les candidats en lice qui devront aller chercher les voix des électeurs avec les dents. Seule une forte mobilisation est en mesure de faire changer la donne pour les outsiders.

A venir dans la journée les résultats par circonscriptions et par grandes villes.

jeudi 7 juin 2012

Jusqu'où iront-ils ?
Ce n'est pas la mauvaise foi qui risque d'étouffer ces chers édiles privadois ! Pour justifier les mauvaises actions du député, président du Conseil général de l'Ardèche, Pascal Terrasse, pas illégales selon lui (encore que...), son suppléant Hervé Saulignac vient à sa rescousse. Et dénonce la volonté de l'opposition départementale à vouloir faire toute la lumière sur la gestion des comptes du Département. Quoi de plus normal quand l'article de Médiapart montre, preuves à l'appui, que le président de l'Ardèche, vient se faire chercher de retour de vacances à l'aéroport de Genève par un chauffeur rétribué par le Conseil général et donc par les contribuables ardéchois. Et bien, au lieu de faire profile bas, de s'excuser d'avoir outrepassé ses droits, d'avoir confondu son porte monnaie avec celui du contribuable, il s'indigne, porte plainte pour atteinte à sa vie privée (sur fonds publics tout de même) et son suppléant et ami de 15 ans, parlant même de basse manoeuvre politique concernant la demande de l'opposition départementale. Un comble ! Et le pire dans tout ça, ce n'est pas tant qu'il le pense, c'est que ce qu'il dit trouve écho dans la presse sans qu'aucun journaliste ne s'offusque de la réponse et ne lui demande de se justifier sur le fond !
Aurait-on à ce point perdu toute envie de faire ce métier de journaliste qui est normalement de faire la lumière sur des faits avérés, de les vérifier, de les recouper et de les retraduire de manière objective pour un lectorat (et non un électorat) demandeur de vérité.
Au lieu de ça, l'information joue les contorsionnistes, les mots se font timides sous la plume de journalistes n'ayant pas envie de déplaire au potentat local qui décide des budgets de communication. Alors comment savoir objectivement qui sont les candidats en lice, quand les journaux ne livrent que des morceaux choisis aux lecteurs abusés voire désabusés.

lundi 4 juin 2012

Hervé Saulignac, dégât collatéral de Pascal Terrasse ? 

Hervé Saulignac, quid
de son avenir politique ?

Tout était tracé depuis des mois, le suppléant de Pascal Terrasse aux législatives, Hervé Saulignac va-t-il pour autant faire les frais de son ami de 15 ans ? En effet, tout lui souriait jusqu'à maintenant. Rencontré en 1997, lors d'une interview pour le journal hebdomadaire, La Tribune, où Hervé Saulignac était correspondant, Pascal Terrasse lui propose de devenir son attaché parlementaire s'il est élu. Les urnes donnent raison au jeune candidat Terrasse et le tandem qui se forme alors, ne va plus se quitter. D'attaché parlementaire, il va gravir tous les échelons au sein du parti socialiste jusqu'à le diriger au niveau départemental. Puis il est élu à la Région Rhône-Alpes en 2004 où il prend la présidence du Comité régional de tourisme, en 2006 il devient premier adjoint d'Yves Chastan, à la mairie de Privas, jusqu'à ce que ce dernier soit élu sénateur et doive quitter son poste de Conseiller général du canton de Privas. Hervé Saulignac saisit l'occasion se présente et sans grande surprise est élu. Il quitte à son tour la mairie de Privas, est réélu en 2010 à la Région et en 2011 au Conseil général. Dans les deux instances il endosse le rôle de vice-président. Suppléant à nouveau de Pascal Terrasse dans cette prochaine élection des 10 et 17 juin prochains, il a convenu avec le président du Département de prendre sa place en septembre prochain, une fois Pascal Terrasse installé à nouveau au Palais Bourbon. Ce dernier ayant toujours dit qu'il voulait se consacrer à l'Assemblée nationale et passer la main à son dauphin au Département (loi sur le non cumul oblige). Dans l'espoir aussi de décrocher un maroquin dans le nouveau gouvernement. Or aujourd'hui, l'affaire Médiapart (lire ci-dessous), l'éloigne certainement de cette ambition. A la région Rhône-Alpes, le président Jean-Jack Queyranne qui va devoir composer un nouvel exécutif si ses vice-présidents candidats aux législatives sont élus comme Bernadette Laclais ou Jean-François Debat, pensait offrir la première vice-présidence à Hervé Saulignac, selon des bruits de couloir à Confluence. Mais les récentes déclarations sur Pascal Terrasse, pourraient entacher la réputation de son suppléant et donc l'éloigner de cette 1re vice-présidence ? Quid de la passation de pouvoir au Conseil général également ? Aujourd'hui nombreux sont ceux qui réclament la démission de Pascal Terrasse et l'opposition départementale vient de demander ce matin un audit des comptes en conférence de presse. Difficile d'être aussi proche de son président depuis des années, toujours attaché parlementaire pour un dizième de son temps malgré ses nombreux mandats, comment Hervé Saulignac va-t-il pouvoir sortir de ce scandale ? 
A l'oeuvre, on connaît l'artisan
Sur le canton de Bourg-Saint-Andéol, où Pascal Terrasse
est élu conseiller général, ses affiches de campagne
ont été recouvertes de messages ironiques suite
à l'article de Médiapart.
Voilà plusieurs jours, Médiapart a mis au jour une enquête sur l'utilisation des Indemnités représentatives de frais de mandat par les députés (IRFM) dans laquelle il apparaît le nom de Pascal Terrasse, député de la première circonscription de l'Ardèche. Documents à l'appui (relevé de compte bancaire notamment), le journal internet d'Edwy Plenel, révèle que l'élu se sert de l'argent public pour s'offrir des vacances en famille, régler des dépenses personnelles (cinéma, bars, jouets, parcs de loisirs, matériels de sport, achat de musique Internet, accessoires de piscine...). Or cette indemnité qui s'élève à 6412 euros par mois est réservée aux dépenses professionnelles liées à l'exercice du mandat. Une enquête fouillée, argumentée, prouvée et signée par la journaliste Valentine Oberti. Dans cet article on apprend ainsi qu'avec son IRFM, Pascal Terrasse a réglé divers dépenses qui n'ont rien à voir avec des dépenses liées à son mandat :
- sur 4 ans, 15000 euros ont servi à payer divers voyages (Egypte, Espagne, Grèce, Sénégal...) avec femme et enfants ;
- alors qu'il dispose d'une voiture avec chauffeur au Conseil général, il verse chaque mois à sa suppléante aux élections cantonales, Brigitte Pujuguet (par ailleurs maire de Saint-Just d'Ardèche), depuis trois ans, une indemnité de 150 euros pour le véhiculer quand il est en déplacement dans le sud de sa circonscription. Curiosité relevée par la journaliste, qui s'interroge sur la nature du déplacement ? A quel titre : président du Conseil général, pour cela il a un chauffeur et une voiture à disposition ou député et là, à quoi lui sert la voiture qu'il a acheté avec son indemnité à cet usage ? Mélange des genres ? Un de ses anciens chauffeurs au Département témoigne qu'il est allé chercher à l'aéroport de Genève Pascal Terrasse avec sa famille de retour de voyage personnel.
- autre bizarrerie : il verse chaque mois 500 euros à son parti, le PS alors que selon le secrétariat du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, cette cotisation se fait à titre personnel pour pouvoir ensuite bénéficier d'une déduction fiscale (pour cotisations à un parti).
Autant de dépenses que l'élu Pascal Terrasse a bien eu du mal à justifier à la journaliste qui l'a interrogé. Ce dernier ayant même porté plainte contre le site Médiapart pour avoir publié des preuves comme les relevés bancaires. La meilleure défense n'est elle pas l'attaque ? Mais quid du fond de l'affaire ? Si l'intéressé se défend de n'avoir rien fait d'illégal, qu'en est-il sur le plan moral, éthique ? Comment justifier de telles dépenses avec l'argent public, au moment, où nombre d'Ardéchois doivent se serrer la ceinture alors qu'ils continuent à contribuer à la solidarité nationale par le biais de leurs impôts. Impôts dont l'Etat doit se montrer garant de leur utilisation ?
En Angleterre, comme le rappelle l'article, des députés et des ministres ont démissionné pour moins que ça. En 2010, un an après que le Daily Telegraph a publié le scandale des notes de frais, avec publication chaque jour de plusieurs d'entre elles, un rapport d'audit indépendant révélait que plus de la moitié des députés étaient concernés par ces demandes de remboursement de dépenses auxquelles ils n'avaient pas droit. Dans la foulée, trois élus étaient inculpés par le parquet britannique.
En France, la même chose pourrait se produire, selon l'avocat d'Anticor, l'Association de lutte contre les corruptions (en particulier des élus) s'il se saisissait de ce dossier, "s'agissant de fonds publics à destination d'un usage qui est l'exercice de la fonction de député, s'il est prouvé que l'usage est extra professionnel, alors on pourrait être dans le détournement de fonds publics".
En Ardèche, les élus du FN, ont réclamé vendredi dernier, devant le siège du Conseil général à Privas, la démission de Pascal Terrasse de tous ses mandats. L'opposition départementale menée par le centriste Jacques Dubay, réclame aujourd'hui, elle aussi des comptes à l'intéressé pouvant aller même jusqu'à un audit des comptes départementaux.
Si beaucoup voit dans cette histoire, un "acharnement" sur le député, président du Conseil général, prétextant que d'autres font la même chose, faut-il pour autant cacher cette réalité que beaucoup ne sauraient voir ?
L'exemplarité appelée par le nouveau président de la République, François Hollande ; que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a voulu imposer à chaque membre de son gouvernement ; que Martine Aubry n'a de cesse dénoncé lors des primaires socialistes, n'est-elle pas aujourd'hui bafouée en Ardèche, sans que cela ne pose aucun problème d'ordre moral à l'intéressé.
La morale, celle dont Jean de la Fontaine, a si souvent su, avec génie, mettre en musique dans ses fables. Ainsi disait-il qu'"à l'oeuvre, on reconnait l'artisan" et qu'"en toute chose il faut considérer la fin".