Olivier Dussopt entre coeur et raison. |
Aujourd'hui, les parlementaires PS doivent jouer les contorsionnistes à l'Assemblée nationale pour faire ratifier le traité budgétaire européen voulu par un certain Nicolas Sarkozy. Mais au vieil adage : "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis", il faudrait ajouter "les imbéciles ET les opportunistes". En effet comment résister à la pression du pouvoir quand on sait qu'en jeu son destin est peut être conditionné ? Et la sentence lancée par Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale est claire et sans appel : "si politiquement il n'y avait pas cette majorité claire, alors ceux qui n'ont pas voté le texte porteraient une grave responsabilité. Ils porteront la responsabilité de ne pas avoir soutenu le président de la République. C'est grave au début d'un quinquennat, quand on est sur le premier vote solennel à l'Assemblée. C'est une question de responsabilité politique" (source : lepoint.fr).
Si cela ne pose aucun problème aux deux parlementaires ardéchois "godillots" Pascal Terrasse et Sabine Buis qui ont compris que pour durer il fallait suivre le sens du vent, qu'en est-il du député maire du nord Ardèche, Olivier Dussopt ? Ce proche de Martine Aubry, dont il a été le porte-parole pendant les primaires au PS, est aussi très proche de Benoît Hamon son mentor en politique. La branche dite de gauche et qui s'est déclarée largement contre cette ratification. Oui mais voilà... quand il s'agit de voter de manière nominative c'est plus compliqué de pouvoir se cacher derrière un courant. Et aujourd'hui Olivier Dussopt sait très bien que si, il ne vote pas en faveur du traité, il pourrait se voir retirer sa participation aux commissions à l'Assemblée (il est membre de la commission des lois)... Pas facile d'affirmer des convictions dans ce contexte-là ? Heureusement il lui reste toujours la parade de s'abstenir, ni oui ni non. La sentence sera peut être, de fait, coupée en deux ? Le gouvernement a averti, sur ce dossier, il veut que le nombre de voix de gauche passe la barre des 50% de députés (soit 289 sur 577). Alors un homme averti...
Par ailleurs, Hervé Saulignac qui court toujours après une existence, fait des plans sur la comète pour accéder à son Saint-Graal : être un jour parlementaire. Alors avec son ami, Pascal Terrasse, il continue de dérouler son plan : dans quelques mois il sera président du Conseil général de l'Ardèche. Une bonne chose pour se rapprocher des maires et des grands électeurs qui seront amenés en 2014 à se prononcer pour les sénatoriales. Ne pouvant détrôner ses amis ardéchois de l'Assemblée nationale*, il se rabat donc sur le palais du Luxembourg. Si, Michel Teston, l'actuel sénateur de l'Ardèche maintient toujours ses dires à savoir qu'il ne briguerait pas de 3e mandat. Le sénateur maire de Privas, Yves Chastan, quant à lui, comptant bien retrouver ce siège une deuxième fois. Tous les stratagèmes sont donc les bienvenus pour servir sa cause. Comme la présidence du Comité régional de tourisme en son temps ou encore aujourd'hui sa vice-présidence à la région Rhône-Alpes à l'aménagement des territoires, aux espaces Rhône-Alpes et aux Grands projets (de quoi assurer sa présence sur de nombreux projets dans le département).
Alphonse Karr, journaliste et écrivain du XIXe siècle disait cette chose très juste à propos des convictions : "les couleurs politiques sont comme les couleurs du peintre, elles n'ont qu'une surface mince et cachent toutes la même toile".
*Sauf si Pascal Terrasse devenait ministre dans ce cas-là, Hervé Saulignac en tant que son suppléant pourrait alors rejoindre le Palais Bourbon. Mais cela ne semble pas être dans les projets de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault qui prônent l'exemplarité (l'affaire des frais de parlementaire lui collant désormais à la peau).
Bien vu ! Ou, comment la gauche se trouve devant ses propres contradictions. Et on n'a pas encore tout vu !
RépondreSupprimerBenoit DESAULLE, alias @tioneb3 sur Twitter